Bulletin N°36

Introduction………………..…………………………………………………………………..P1

Rapport d’activités 2023 ………………………………….……………………………..P2

Souvenirs sorties 2023 ……………………………………………………………………P3

La vie d’un petit berger, Dominique Villars……………………………………..P8

Invitation…………………………………………………………………………………………P9

Le Western Champsaurin : Le Sellon.………………………………..……………..P10

Adhésion…………….……………………………… ……………………………………………P12

Introduction

Chers amis,

L’année 2023 a fait monter l’Association d’un cran en qualité et diversité. Le Printemps des Artistes, un été dans une nature toujours aussi belle, un automne qui nous offre ses couleurs magiques nous ont émerveillés. Tout a été propice pour découvrir, aimer et admirer mais aussi apprendre et comprendre. La belle randonnée d’octobre nous a fait faire un voyage dans le temps plein d’émotion dans les ruines du hameau du Sellon; l’intérêt que le technicien forestier de Molines, Monsieur Anel y apporte est encourageant pour la suite de notre action …

Soyons fiers de notre travail, remercions aussi le Conseil Départemental, son Président, en particulier le Vice-Président Patrick Ricou, la Conseillère Béatrice Allosia, la Commune du Noyer et Madame le Maire Martine Py et son adjoint, notre ami et membre Pierre Boyer. Un remerciement également à la ComCom, son Président Monsieur Borel, l’élu chargé de la Culture Jean-Marie Amar et leur collaboratrice Madame Frédérique Ferraro. Toutes ces autorités nous aident à leur niveau à réussir nos projets pour faire plaisir à nos participants grâce à l’action des animateurs de l’Association qui ne sont pas en reste de compétence et d’engagement. Cela nous a permis d’offrir la très belle journée sur les hôtels à insectes, comme furent aussi intéressantes celles sur les champignons, la reconnaissance des papillons, la conférence de notre ami Philippe Moustier sur les paysages agraires …

Pour 2024 nous essaieront à nouveau d’étonner mais aussi de plaire d’innover. La belle soirée « Son et Lumière » préparée par la Cinémathèque d’Images de Montagne aura une suite, le très beau film de Michel Barbier « Les Herbes Magiques ». L’initiation à la botanique avec la compétence de Louis Amandier sera un gisement de découvertes. Ce dernier (ingénieur botanique) proposera des cycles de perfectionnement à ceux qui souhaiteront approfondir …

Meilleurs vœux 2024 vers de nouvelles aventures.

Allez, mettons-nous au travail !

Rémi KRISANAZ

Président de l’ADV

Rapport d’activités 2023

Encore une excellente année partagée. Tout a commencé avec la très belle exposition préparée par Danielle et la ComCom. Cette manifestation a été inaugurée par Jean-Marie Amar, Vice-Président de la Communauté de Communes. Le public a pu apprécier l’exposition organisée par Frédérique Ferraro, présentée sur le thème « L’eau dans l’environnement montagnard ».

Nous ne doutons pas que la 16ème exposition sera aussi intéressante au printemps 2024.

Par ailleurs, nous avons su faire un programme varié et intéressant, pour tous les publics. Il faut conserver ce principe. Nous avons apprécié l’art, la montagne grâce à des thèmes ciblés, les plantes et les jardins, les recherches concernant la détermination de la flore et des arbres sur notre éternel sentier Dominique Villars.

Notre ambition pour 2024 est d’avoir un projet plus large pour le plaisir des yeux, de son savoir sur le patrimoine humain des villages et hameaux que nous parcours.

Nous veillerons à une bonne suite, articulant 2023 et 2024…

Ce sera l’objet de notre prochaine Assemblée Générale qui devrait avoir lieu en février 2024.

Le programme des activités 2023 :

Mardi 4 juillet : journée atelier transformation et préparation des plantes à visée thérapeutique; intervenante Maroussia Bruet naturothérapeute et phyto-herboriste. La reconnaissance et cueillette de plantes médicinales, l’après-midi découverte et pratique des méthodes d’extraction des principes actifs grâce à divers solvants.

Jeudi 13 juillet :après-midi détermination de la flore; petite randonnée sur le sentier Dominique Villars accompagnateur bénévole Louis Amandier écologue.

Dimanche 16 juillet : journée reconnaissance des papillons accompagnateur bénévole Philippe Guillem. La matinée marche sur le « sentier des papillons » observation et photos, l’après-midi détermination d’après les photos prises le matin.

Jeudi 27 juillet : journée randonnée au cœur du Parc entre Chaillol et Molines en Champsaur.

Samedi 5 août: soirée projection du film « Son et Lumière au Noyer : Dominique Villars » 

Jeudi 10 août: journée atelier de construction d’hôtels à insectes. La matinée assemblage de la structure de petits abris individuels en bois, l’après-midi garnissage avec différents éléments naturels adaptés aux insectes. Présentation et information de ces insectes.

Vendredi 18 août : paysages agraires du Champsaur Valgaudemar avec lecture de paysages par Philippe Moustier, Professeur émérite.

Dimanche 20 août: journée pérégrination littéraire en partenariat avec l’association Littérra05 sur le circuit et le thème Les Marches au-dessus d’Orcières; randonnée à partir du village des Marches avec pauses régulières pendant lesquelles des textes sur le thème seront lus à haute voix par les intervenants et les randonneurs s’ils veulent en préparer.

Samedi 23 septembre: journée détermination des champignons matinée cueillette, pique-nique, après-midi reconnaissance devant la pharmacie « Les Gentianes » à Saint-Bonnet avec Mme Lamonerie, pharmacienne.

Jeudi 5 octobre: journée randonnée photographique « Les couleurs de l’automne » sur un circuit partant des Infournas via le Lac de Barbeyroux.

Souvenirs sorties 2023

Les couleurs de l’automne, toujours aussi belles

La Bérardie de Dominique Villars, proche du col de la Saume. On y trouve une source où coule une eau délicieuse.

La Bérardie (Berardia lanuginosa Vill), espèce emblématique des Alpes-du-Sud découverte, décrite et nommée par Dominique Villars

Inauguration du XVème Printemps des Artistes en présence des artistes

Joëlle David, Pit et André Blanc

Ce musée fut l’œuvre de la municipalité Fougairolle et plus particulièrement de l’Adjoint André Blanc, instituteur honoraire, avec le soutien de la ComCom présidée par J.Y. Dusserre, Président par ailleurs du Conseil Général des Hautes-Alpes (auteur également de « L’appel de la forêt », bel évènement à Molines, avec Claire Bouchet, Maire de la Motte, c’est une autre Histoire…)

Le XVIème Printemps des Artistes sera aussi intéressant que le XVème, Danielle Serres s’y attelle.

La découverte botanique toujours passionnante avec Louis Amandier et Philippe Chamagne.

Que dire de la cuisine des plantes avec Maroussia Bruet ? Un délice !

Rémi a remis le carnet souvenirs au sommet du Tourneau (le premier reste en place). Facile à trouver dans le kern. Quelle vue à 360° sur le Devoluy et le Champsaur au bout d’une randonnée sur le sentier crée par notre Association. Les auteurs ont vieilli mais sont toujours là (Rémi, Philippe et René Michel).

C’est vraiment la rando-plaisir.

La vie d’un petit berger, Dominique Villars

Dominique Villars est né dans le village du Noyer en Champsaur dans les Hautes-Alpes en novembre 1745. Il est instruit par son père, greffier qui lui apprend à lire et écrire. En gardant les moutons, il s’intéresse aux plantes et aux fleurs de la campagne du Champsaur autour de son village. Après le décès de son père, sa mère le place à Gap chez un juriste où il se familiarise avec le Droit. Sa mère le marie à 17 ans, il aura cinq enfants. Chance pour lui, sa rencontre avec un abbé, Dominique Chaix.

Cette rencontre, leur attachement réciproque et leur goût pour la botanique sont une école de vie qui va le former; il va connaître l’œuvre de Linné… Il veut approfondir ses savoirs et décide de devenir médecin. Il peut réaliser son rêve, l’intendant Pajot de Marcheval l’aide avec une pension. Il pense souvent à l’abbé Chaix mais ce dernier est loin, les routes sont très chaotiques; donc ils ne se voient pas souvent et ils s’écrivent pendant vingt-cinq ans, sans se voir sauf une ou deux fois, ce qui est relaté dans « L’Histoire des plantes du Dauphiné ». La guerre avec les Savoyards ne rend pas les choses faciles. En 1775 et 1776, il réalise le catalogue des plantes du Dauphiné. Il rencontre les grands botanistes de l’époque, Bernard de Jussieu, André Thouin et beaucoup d’autres… Il obtient son titre de docteur en médecine en 1778. Il a deux amours, la botanique et l’enseignement;  l’intendant du Dauphiné Pajot de Marcheval lui confie la direction du jardin botanique et un poste d’enseignant à l’hôpital militaire de Grenoble, ce qui augmente avantageusement sa pension.

C’est lui qui sauvera JB Bernadotte, futur Roi de Suède. Auparavant il interviendra en Champsaur et Valgaudemar afin de stopper une grave épidémie. Sa grande œuvre fut son « Histoire des plantes du Dauphiné » dans lequel il décrit 2700 espèces, résultats de plusieurs années de recherches.

En 1795, il devient Professeur d’Histoire Naturelle à l’Ecole Centrale de Grenoble. Sa carrière grandit sans cesse, associé national de l’Institut National des Sciences et des Arts, 26 sociétés savantes le demandent, l’Académie Royale des Sciences de Turin, ainsi qu’à Londres et à Genève…

Son élève Honnarat rédigera à 19 ans les leçons de botanique de son maître, dans un ouvrage orné de 41 planches coloriées représentant 52 plantes. Villars lui offrira un herbier de 1300 espèces qui se trouve en deux volumes au Muséum de Grenoble.

Il va perdre sa pension après la fermeture de l’Ecole Centrale. Napoléon 1er lui offre par décret le 4 janvier 1805 la chaire de botanique à l’Ecole Spéciale de Médecine de Strasbourg. A 60 ans il s’installe à Strasbourg où il restera jusqu’à sa mort. Il travaillera sur les flores d’Alsace et des Vosges. L’apogée de sa belle carrière c’est sa nomination comme Doyen de la Faculté de Strasbourg; il y poursuivra ses études sur la flore en Italie du nord.

Malade, il mourra le 27 juin 1814 à Strasbourg et sera inhumé dans cette ville. Il laisse une œuvre importante et des émules : son herbier se trouve au Muséum d’Histoire Naturelle de Grenoble. On peut visiter « Une Maison de la Botanique » au Noyer en Champsaur, « un jardin botanique » à la Tronche près de Grenoble dans le parc de la Faculté de Médecine et Pharmacie de l’Université Grenoble Alpes. On lui consacre au CHU une exposition en lien avec l’évolution des connaissances et des thérapies. Une rue à Grenoble porte son nom, ainsi qu’un Lycée, de même à Gap il y a un Lycée Dominique Villars.

Synthèse Rémi Krisanaz

En 2023 fut projeté un magnifique « Son et Lumière au Noyer » réalisé par la Cinémathèque d’Images de Montagne avec la participation du groupe folklorique « Les Maintenaïres-Chansouris » dans lequel notre ami, le regretté Paul Motte avait été un responsable et dirigeant très actif.

En 2024, l’ADV proposera le beau film de Michel Barbier « Les Herbes Magiques ».

Madame la Maire du Noyer, Martine Py, nous invite à participer au vingtième anniversaire de la création du Musée de la Botanique Dominique Villars; ce film sera un beau souvenir de cette grande personnalité… Il sera projeté par nos soins à Grenoble pour l’Association Botanique de l’Université Inter-Age du Dauphiné.

Le Western Champsaurin : Le Sellon

Lors de notre sortie « Les couleurs de l’automne », les participants ont pu apprécier les contrastes qui émerveillent nos eux et nous font rêver de Molines au Sellon, sur le sentier très bien restauré par l’ONF sous la conduite de Thierry Anel, responsable du secteur avec lequel nous souhaitons collaborer à notre niveau. Comment ne pas faire un voyage dans le temps devant les ruines du hameau du Sellon après avoir lu « L’Histoire d’une famille » écrite avec émotion communicative de Florence et Michel Barrès, journalistes au Dauphiné Libéré.

J’ouvre de temps en temps ce « tome 8A du Western Champsaurin » (hélas épuisé mais que l’on peut sans doute retrouver dans les bibliothèques gapençaises, peut-être au Dauphiné un ouvrage plein d’émotions qui vous offre l’esprit et la vie de ce terroir).

[11 mai 1870, loin de tout mais dans la montagne il y a une petite communauté fraternelle et solidaire, c’est le printemps, la neige se retire pour quelques mois, on peut se déplacer. Ce même jour, il y a du monde le long de la Séveraissette, les gens arrivent de tous les hameaux, du Sellon, de la Londonière, des Boyers, de la Valette et du Roy. On marie Vincent Aubert « dou sant  », appellation coutumière pour distinguer les familles avec Julia Zamoski, orpheline, placée par l’assistance publique au Sellon, quel destin pour cette jeune femme; tout ce monde vient participer à ce mariage, c’est l’occasion de retrouver les amis, les cousins, les parents. On parle de l’Ouest américain, dont les jeunes rêvent car on y travaille sur des espaces de plusieurs milliers d’hectares, c’est le rêve américain, la vie et les gains sont d’un autre monde… Vincent, fils de Robert Aubert « Dou Sant » et de Mariane Périer, décédée, pense à sa bien-aimée, il ne s’opposera pas aux départs de ses enfants; neuf sur les quatorze partiront aux USA. L’ainé, Vincent sera tué, Joseph y restera vingt-cinq ans, aidera ses frères à s’installer aux US; il épousera Agnès Moynier, institutrice très appréciée au Sellon. Pierre le troisième fera la guerre comme son frère Calixte, Marie vit à Romette au village de son mari. Florent le dernier des enfants restera aux Amériques dans l’Utah… La mère, Julia, vivra au Sellon avec sa fille Marie-Philomène, épouse Gentillon et ses petites filles Marie et Augusta, son époux décède en 1907. Elle a vu partir la plupart de ses enfants, comme ceux de ses voisins Périer.

La guerre donnera finalement un sursis à ce dernier carré de femmes. Julia sait qu’il faudra partir, mais après la guerre. En attendant, l’hiver 14-15 est très rude, la neige est tombée plus importante que les autres années. D’habitude elle tombe dans le goulot du vallon du Colombier jusqu’aux pieds du Roy mais cette année il y a des amoncellements de neiges énormes. Un beau soir une avalanche fait rompre la charpente de la maison, les Aubert sont ensevelis, les gens du Roy montent les sauver, tout le monde descend au hameau du Roy…

Nous sommes maintenant en 1919, Julia sera la dernière à quitter son Hameau, elle doit s’adapter à la vie dans la plaine; elle revoit dans ses songes, son mari décédé en 1907 qui aura eu la satisfaction de revoir la Montagne de Romette, sa fille Marie et le plaisir d’écouter son gendre Auguste Robert lui parler des grands troupeaux sur d’immenses espaces américains; elle pense à ses enfants (elle eut en 25 ans 14 enfants) les vivants et les disparus, ceux qu’elle ne verra plus, les morts et les « américains », ses amis et voisins du Sellon, les Nouguier, Escalle, Périer… La vie fut rude mais il y a eu des moments de joie, d’amour, d’aventures, d’amitié et de solidarité, que de souvenirs, des bons et des peines… Elle ne quitta pas le Sellon car la leçon que j’ai envie de retenir de Julia et de Vincent son époux, est que l’Amérique peut attirer, on peut y faire fortune et changer sa vie mais j’aime lire : « au Sellon il y avait une âme », ou « au Sellon il y a du bon beurre, du bon fromage et une bonne charcuterie, des pommes de terre qui n’ont rien à voir avec les famous potatoes de l’Idaho et surtout de plus on sait tirer le sang d’une pierre »… ] Il faut lire ce petit livre …

Résumé par Rémi Krisanaz

Si vous passez devant le hameau du Sellon ou un autre hameau, respectez les injonctions du Parc National des Ecrins et de l’ONF pour votre sécurité. Nous solliciterons par ailleurs auprès des autorités compétentes l’installation de panneaux mémoriaux indiquant au moins la création du hameau, le nombre d’habitants, les noms des habitants,… Recueillons nous et méditons.

Nos activités accueillent les initiés et non-initiés. Apprendre, avec plaisir, créer des liens d’amitiés et divers échanges sont les motifs essentiels de nos activités.